Luc Darnellos

Publié le par Altrast

Vocation : Enquêteur (de l’) étrange

Nature : Ange gardien

Panthéon : Nemetondevos

Dieu : Sucellos

Attributs (attributs épiques)

Force 3, Dextérité 3 (1), Vigueur 3 (1), Charisme 3 (1), Manipulation 2, Apparence 3, Perception 4 (1), Intelligence 3 (1), Astuce 4 (1).

Compétences

Culture 2, Athlétisme 3, Vigilance 2, Corps-à-corps 2, Empathie 3, Intégrité 2, Investigation 3, Tir 3, Mêlée 3, Occultisme 1, Politique 2, Présence 3, Discrétion 1.

Privilèges

Guide (Ana, esprit de repentance) 3, Ordos Anation (le marteau des âmes : Mort, Psychopompe, quand frappe une surface, tous les coupables d’un crime de sang depuis 48h tombent au sol) 4, Créature (Bran, Corbeau blanc intelligent et bavard) 2.

Talents

Auto-guérison (Vigueur), Charrmeur (Charisme), Adversaire intouchable (Dextérité), Sens télescopiques (Perception), Maîtrise des langues (Intelligence), Investigateur intuitif (Astuce).

Dons

Mort (Sens de la mort), Psychopompe (Orientation surnaturelle, où es-tu ?)

Vertus

Courage 1, Endurance 1, Loyauté 4, Vaillance 3.

Volonté 7

Légende 3 (9/9)

Absorption 1C, 3 G, 4 S

Divers : MV 4/10, Saut 6/12, Soulèvement 225Kg, VD esquive 5, parade 3/2/5

Armes :Ordos Anation (7, 6S, 3, 4)

                Glock (7, 3G, -, 4, 20m)

Armure : Gilet pare-balles (+2S/+2G)

 

Historique

Luc Darnellos est un fin limier. Habile policier, interrogateur subtil, enquêteur loin au-dessus de la masse des inspecteurs de la police nationale, il ne reçoit que des rapports positifs de ses supérieurs (sauf les rares fois où son sens de la justice l’a amené à recourir à des solutions frôlant l’inégalité, mais il s’est toujours débrouillé pour éviter de subir les foudres de l’I.G.S.)

Et en plus, Luc est sympathique et pas trop mal fait de sa personne sans être d’une beauté ravageuse, ce qui lui attire les attentions de femmes discrètes, naturelles, mignonnes et intelligentes sans lui valoir les regards envieux des hommes moins séduisants. Il n’a jamais réussi à faire durer une relation au-delà de quelques mois, mais a toujours gardé un bon contact avec ses anciennes petites amies. Sans compter qu’il aime assez faire la fête et qu’on sait qu’il termine souvent ses épisodiques soirées de célibataire aux petites heures dans un état plutôt avancé.
                Ce qui plaît tant chez lui, en fait, c’est qu’il sait aussi bien écouter que conseiller. Vous avez un petit ou un gros tracas dans votre vie : allez trouver Luc. Vous avez besoin d’une épaule pour pleurer ou d’un compagnon de cuite, allez sonner chez lui. Votre femme vous a mis à la porte ou votre mari vous bat, il vous accueille à bras ouverts.

Par contre, personne ne sait vraiment grand-chose de lui. Pas qu’il soit particulièrement secret ou mystérieux, mais c’est surtout qu’il donne toujours l’impression de ne pas trop savoir quoi raconter. On sait que ses parents sont morts dans un accident de voiture alors qu’il avait 13 ans et qu’après ça, il est passé de famille d’accueil en famille d’accueil, jusqu’à être déclaré mineur émancipé à l’âge de 17 ans. Il a commencé des études de droit en travaillant comme barman pour payer ses études, mais que comme ça ne suffisait pas, il a dû arrêter et est entré à l’école de police, institution où il fait une brillante carrière désormais, à tel point qu’on lui demande parfois d’assurer un cours ou une formation.

Bref, Luc donne l’impression d’être un jeune homme tout à fait équilibré, bien dans sa tête comme dans son corps (il pratique l’escrime depuis son plus jeune âge et cette habitude lui permet d’afficher un corps souple et résistant sans muscles disgracieux) et particulièrement compétent et enthousiaste quant à son métier.

Pourtant, tout n’est pas si rose. Ou plutôt tout n’est plus si rose depuis qu’il a tué cette femme par erreur. Ce n’était pas vraiment sa faute, mais ce n’était certainement pas celle de la femme non plus… Attendez que je vous raconte.
Cela faisait plusieurs mois que la brigade criminelle était sur les dents. Des agressions sauvages étaient perpétrées aux quatre coins de la ville : des personnes d’âges et d’origines différentes se faisaient attaquer à la nuit tombée et leur agresseur les mutilait gravement, prélevant souvent un morceau de la victime avant de s’enfuir dans la nuit. Qu’il s’agisse d’un œil, d’un doigt, d’un orteil, des dents, d’une oreille ou les dieux savent quoi encore, on retrouvait parfois ainsi défigurées trois ou quatre victimes chaque nuit sans que la plus petite piste soit offerte aux enquêteurs. Inutile de dire que la peur frappait la ville et que tous les flics de la brigade se faisaient remonter les bretelles par leur hiérarchie à chaque attaque. La presse lança même une rumeur sordide, expliquant que le coupable était probablement un policier couvert par ses collègues et que c’était pour cette raison que l’enquête n’avançait pas…

Luc fit pourtant une découverte qui aurait dû permettre l’arrestation du sauvage criminel : à l’aide du rapport de médecine légale et de la police scientifique, il dressa le profil probable du mutilateur. Ensuite, alors qu’il repassait par dépit le dossier de la première agression, il réalisa soudain qu’il avait probablement eu le coupable sous les yeux et qu’il lui avait même serré la main : il s’agissait de l’oncle de la première victime. Tout concordait : l’homme était un médecin réputé, ce qui expliquait la précision et la rapidité des mutilations ; sa profession expliquait aussi la présence de talc sur certaines victimes, de même que les résidus de formol venaient sans aucun doute des récipients où il conservait ses macabres trophées. Luc transmit ses conclusions à son équipe et un mandat d’arrêt et de perquisition furent délivrés sans difficulté par le juge d’instruction.

Alors que les forces de l’ordre arrivaient au domicile du médecin, l’horreur les attendait : des dizaines de flacons remplis de lambeaux de corps ou d’organes étaient soigneusement rangés sur les étagères du sous-sol. Mais de l’oncle maléfique, aucune trace : il avait mis les bouts ! De rage et de frustration, Luc déserta la scène de crime et rentra chez lui.

Ce que tous ignoraient, c’est que le médecin du crime observait le manège policier qui avait pris possession de sa demeure. Il identifia sans peine le flic qui avait émis des soupçons à son égard : Luc. Aussi le malade, se sachant repéré, changea-t-il son mode opératoire : il entra par ruse chez une femme habitant non loin de Luc et la prit ainsi que ses enfants comme otage. Menaçant de torturer et de tuer ses deux filles, il contraint la femme à s’armer d’un couteau de cuisine et à aller agresser le vieux voisin du policier. Evidemment, Luc se trouvant chez lui, il entendit le vacarme de l’attaque maladroite et se précipita dans l’appartement, d’à côté, tombant sur une scène surréaliste : une femme qu’il ne connaissait absolument pas était sur le point de planter un énorme couteau dans le ventre de son voisin. Estimant qu’il était trop tard pour les sommations d’usage, Luc dégaina son arme de service et fit feu, touchant la femme dans le dos et lui perforant un poumon.

Alors qu’elle agonisait sur le plancher, elle sanglotait sans cesse : « mes enfants… mes enfants… ». Luc ayant appelé les secours, il interrogea la femme avec douceur et apprit autant son histoire que la réalité de l’acte qu’il venait d’accomplir : au mépris du protocole d’intervention, il avait fait feu, blessant gravement une innocente. Pour ne rien arranger, la femme décéda avant d’arriver à l’hôpital et on retrouva le corps de ses enfants atrocement mutilés dans l’appartement vide. Le véritable coupable courait toujours.

Luc fut mis à pied le temps de l’enquête de l’I.G.S. visant à déterminer les responsabilités pénales de son intervention. Son patron lui a assuré que, au vu de ses états de service excellents, il était probable que tout cela se tasserait. Mais le jeune policier, lui, se sentait atrocement coupable de son manque de discernement fatal. Il se barricada chez lui et entreprit de rédiger sa lettre de démission, qu’il ne put pourtant se résoudre à terminer. Il ne répondit plus au téléphone ni aux coups de sonnette et fit le mort, le temps de panser ses blessures.

Chaque nuit, il revivait la scène. Au début, tout se passait tel qu’il l’avait vécu. Progressivement cependant, des éléments changèrent : l’appartement voyait son mobilier se modifier jusqu’à devenir primitif, les cheveux de la femme s’allongèrent et se firent de plus en plus hirsute. Les vêtements des protagonistes eux-aussi changeaient : après un mois de cauchemar, Luc était vêtu de braies et portait une sorte de cape de couleur brune ne couvrant que son torse. Le déroulement des événements était également altéré : rapidement, il n’y eut plus que deux protagonistes, la femme inconnue et lui. Il s'apprêtait à la violer, mais elle se défendait bien, aussi la menaça-t-il de sa lance pour la calmer, mais en se débattant pour la maintenir, il lui planta la pointe acérée dans l’épaule.

La bizarrerie nocturne culmina le 31 octobre, le jour de la Samain, où Luc se rendit compte avec horreur qu’il allait non seulement revivre la scène qui le hantait depuis des jours, mais qu’en outre il était cette fois-ci dans la peau de la femme, dont il ressentait les moindres pensées : la peur terrible qui lui liquéfiait les entrailles à l’idée de ce qui arrivait à ses enfants, la honte de ne pas avoir eu la force de les protéger, le dégoût que lui inspirait le geste qu’elle s’apprêtait pourtant à commettre par amour... Jusqu’au moment où la pointe d’une lance s’enfonça avec force dans son dos, coupant son souffle et le/la faisant s’effondrer. Luc se réveilla en hurlant pour s’apercevoir qu’un bras glacé et fantomatique lui perçait l’abdomen et que ce bras appartenait à une femme nue d’une sculpturale beauté portant un cercle rouge à l’épaule. L’apparition affichait une expression douloureuse et des larmes d’ectoplasme coulaient sur ses joues depuis ses yeux voilés. Un croassement presque aussi sinistre que mélodieux  résonnait dans toute la pièce, émis par un corbeau d’un blanc éclatant qui s’était perché sur un buste de marbre qui décorait sa chambre

                Aussi étranges que soient ces apparitions, Luc, bien que terrifiés par ce qu’il se passait, se contenta de se figer devant l’expression du spectre et murmura : « Pardon ». Il ne savait pas pourquoi il avait dit cela maintenant, mais il savait que c’était ce qu’il voulait dire à tous depuis l’accident : Désolé. Je suis profondément désolé. Je ne voulais rien de ce qui est arrivé. Je m’en veux terriblement... Cet aveu, aussi incongrue et effrayante que soit la situation, le soulagea instantanément et apaisa tout autant l’esprit qui lui faisait face. La femme s’évanouit aussitôt.

                Elle s’appelle Ana dit le corbeau blanc, toujours perché sur le buste de marbre. Elle est morte il y a 1500 ans dans des circonstances que tu connais bien. Elle est l’ancêtre de la femme que tu as envoyée au Nemeton. La douleur et la profonde injustice de cette mort l’ont rappelée du tumulus où elle reposait. Elle voulait te hanter pour se venger, mais n’avait accès qu’à tes rêves. Du moins jusqu’à aujourd’hui : tu habitais près d’une rivière le jour des Morts et elle t’a atteint sans peine. Mais elle a lu ton cœur et ton repentir sincère l’a convaincue de ta bonne foi. Elle ne t’importunera sans doute plus. Au fait, je m’appelle Bran et c’est ton père qui m’envoie.

                Le corbeau lui asséna alors ce qui passait pour un fatras d’ineptie : son père n’était pas du tout l’homme mort en compagnie de sa mère dans un accident de voiture. Son père était Sucellos, le Bon Frappeur, dieu gaulois et souverain des Morts du Nemeton. Que Luc était le fils d’un dieu et qu’il allait devoir se comporter comme tel. Et que rien ne serait désormais plus pareil. Jamais plus, ajouta-t-il avec un gloussement.

                Luc n’y comprenait rien. Il chassa l’oiseau de sa chambre avec fortes imprécations et passa les jours suivants à ruminer cette folle nuit en cherchant les coordonnées d’un bon psychiatre. Mais les choses étranges ne cessèrent pas : Bran ne cessa de le suivre, lui adressant parfois même la parole en pleine rue, s’offusquant de ce que le jeune policier refusait de lui répondre devant les passants. Un matin, il trouva le corvidé sur le couvre-lit. Il tenait dans ses serres un marteau de bonne taille, entièrement sculpté. En saisissant le marteau avec l’intention de fracasser le crâne du corbeau, Luc fut frappé par une sorte de spasme violent qui secoua tout son corps, le jetant à terre et le plongeant dans une sorte de transe délirante durant laquelle il vit de nombreuses images d’un passé lointain. Quand il se releva, il trouva Ana, penchée sur lui d’un air inquiet, comme si elle essayait de le ranimer sans savoir comment. Avec elle il y avait un autre esprit, celui d’une vieille dame portant un coffret de bois. En enquêtant, il s’avéra que la vieille avait été assassinée par ses héritiers pour accélérer le transfert de bien, chose qui n’avait jamais été découverte. Depuis, Luc, ayant repris ses fonctions, reçoit fréquemment l’aide et les conseils de Bran et Ana. Celle-ci lui amène ou lui fait rencontrer parfois d’autres esprits sans repos qu’elle charge Luc d’apaiser. Celui-ci est ainsi devenu un spécialiste de la réouverture d’anciens cas inexpliqués ou classés sans suite, de même qu’il s’est donné pour mission d’aider autant les esprits en colère que les mortels innocents subissant leurs courroux.

Bran

                Bran est un corbeau blanc, animal sacré et mythologique celte très important, lié à la mort et à l’autre monde. Présentement, il s’agit avant tout d’un corbeau nettement plus intelligent que la moyenne (il sait parler) et qui a pas mal bourlingué comme messager de Sucellos avant d’être attaché aux pas de Luc. Il trouve sympa de revenir à demeure dans le monde des hommes, mais le jeune homme et ses états d’âme lui courent parfois un peu sur le système. Néanmoins, Bran prend très au sérieux son rôle auprès de Luc en veillant sur lui et en le conseillant sur la façon de se comporter avec les morts (après tout, il a accompagné des âmes vers le Nemeton un nombre incalculable de fois). Il est à la fois blagueur et blasé, prenant tout à la rigolade, sauf les choses vraiment sérieuses, et n’accomplissant ce qu’on lui demande qu’après avoir bien signalé qu’il trouve ce qu’on lui fait faire tout à fait indigne d’un être de sa qualité.

Ana

                Ana est l’esprit d’une fille de chef gauloise qui s’est refusée au meilleur guerrier de son clan parce qu’elle était déjà enceinte d’un autre homme. Alors que ledit guerrier voulait forcer sa vertu, la jeune femme se défendit si bien que, de rage, son assaillant lui planta sa lance dans l’épaule. Elle mourut quelques instants après, mais les druides parvinrent à sauver l’enfant qui vivait en elle. Son esprit refusa d’entrer au Nemeton et erra en quête de justice jusqu’à ce que, épuisée, elle rejoigne le tumulus pour se reposer auprès de sa dépouille. Lorsqu’elle sentit, par-delà les siècles, la douleur, la rage, l’impuissance, la honte et le désespoir de sa descendante, elle jaillit de la tombe et se précipita dans les rêves de Luc, qu’elle rendait coupable de la mort de sa lointaine parente. Devant le repentir sincère du jeune homme (et aussi parce que, quand il était en possession de son marteau, il pouvait sans peine la voir, converser avec elle mais aussi entrer en contact avec n’importe quel esprit qu’elle lui présentait, elle s’attacha à ses pas, l’aidant de son mieux dans ses enquêtes (un fantôme, c’est très discret) et l’exhortant à apporter la justice et le repos à ceux qui sont morts injustement ainsi qu’à leurs famille. Elle est de plus en plus heureuse, malgré sa condition, de fréquenter Luc et son corbeau familier, non seulement parce qu’elle se sent utile, mais surtout parce que le fait de fréquenter des vivants (ou des créatures mythiques dans le cas de Bran) la ferait presque se sentir vivante à nouveau…

Publié dans Jeux d'histoires

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