Black Books' corner
Mais je serai normalement plus aimable que Bernard Black...
Récemment, le Boggan a lu et vous conseille l'un ou l'autre bouquin qui le font bien.
Parce que j'ai pu remastériser du Qin (merci à François et Suzanne de me l'avoir permis), j'ai mis la main sur trois ouvrages que je vous conseille particulièrement.
Commençons par le plus sérieux avec
De Anne CHENG, éminente professeure de civilisations extrêmement orientales. Pour ceux qui, comme moi, n'ont que des notions sommaires du Xing, du Ren, du(des) Dao/dao, du Zhong et autre Wuwei, ce livre est une somme, érudite mais lisible qui continue de faire date et autorité dans le domaine. Remontant aux premières réflexions pré-philosophiques et retraçant leurs évolutions et circonvolutions aux travers de l'histoire troublée de la Chine, cet ouvrage ne se contente pas de narrer les fortunes diverses des différents courants de pensée nés dans l'Empire du Milieu : il en montre la dynamique interne ainsi que les jeux d'oppositions et d'influences réciproques qui, de tout temps, ont permis à la Chine d'associer les réflexions autochtones (taoïsme, confucianisme, mohisme, légisme, etc.) avec les idées venues d'au-delà de ses frontières (bouddhisme en tête et, plus récemment, les influences occidentales).
Une porte ouverte sur une civilisation qui, grâce ou à cause de son altérité, reste souvent marquée par les clichés du vieux sage au sommet des monts Kunlun distillant son savoir par des aphorismes d'aspect spécieux...
Poursuivons notre odyssée dans les réflexions sinisantes avec
ouvrage dans lequel Cyrille JAVARY nous explique de façon lumineuse les enchevêtrements du fameux Livre des mutations de l'antiquité chinoise, depuis les notions fondamentales de yin et de yang jusqu'aux rôles des trigrammes dans l'interprétation de leurs grands frères à six lignes (les hexagrammes, donc, pour ceux qui ne suivent pas). Véritable porte d'entrée lumineuse et pertinente, ce livre est une aide véritable pour celles et ceux qui, comme moi, peinent souvent à retirer ce que le résultat d'un tirage du Yi king peut leur apporter.
A noter qu'une édition en ligne du Yi king est disponible ici.
Je ne résiste pas au plaisir intellectuellement enfantin (si si, c'est possible de combiner les deux) de vous parler de
Oui, je sais, moi non plus je n'y croyais pas au début, et pourtant, en toute partialité, ce livre est grandiose. Simple, ludique et rempli d'humour tendre, se servant d'extraits de Winnie the Pooh et de The house at Pooh Corner de Milne, le travail de Benjamin HOFF nous rappelle que, pour vivre en accord avec le Tao, il est important de ne pas courir partout pour rien en croyant réussir sa vie (comme Coco Lapin), de ne pas valoriser outrageusement l'érudition sentencieuse et faussement moralisatrice (comme Maître Hibou) et que chacun (même Po.. Po... Po... Porcinet) possède au fond de lui la vertu (Te) qui peut vous rendre courageux quand vous agissez en accord avec le Tao.
Sans oublier bien entendu que le héros qui a probablement le mieux compris les vertus du Tao n'est ni le plus intelligent, ni le plus actif, ni le plus courageux des personnages, mais simplement un petit ourson qui prend les événements comme ils viennent sans chercher à les contrer ou à les détourner et qui n'offrent comme fruit de ses réflexions que des idées en apparence absurdes d'évidence mais qui lui permettent toujours de trouver la solution aux problèmes rencontrés.
Peut-être qu'il faut aimer le Winnie de Milne pour apprécier ce bouquin. Ou peut-être pas. Toujours est-il que lire ce livre en une après-midi de transport en commun (vivent les soirées jeux de société chez et/ou avec Thibs, Nathalie, Hugo, Chuz, Val, Anne-So, Fred et Yann) a vraiment fait disparaître les cahots du train, le mauvais café des gares, les bousculades et coups de valises reçus d'autres voyageurs ainsi que la mauvaise humeur globale d'une bonne partie des inconnu(e)s rencontrés au cours de ladite après-midi. Une sorte de générateur de sérénité béate un tant soit peu illuminée, en quelque sorte. Un vrai coup de coeur en tout cas.
Bien évidemment, aucun de ces bouquins n'a vraiment été utilisé dans la partie de Qin qui a en partie motivé leur achat. Mais un tournoi de go grevé d'enlèvements mystérieux et une sombre histoire de vol foireux de Lurong incitent peut-être moins (et c'est tant mieux) aux discussions philosophiques qu'aux acrobatiques combats sur des toits de tuiles...
Récemment, le Boggan a lu et vous conseille l'un ou l'autre bouquin qui le font bien.
Parce que j'ai pu remastériser du Qin (merci à François et Suzanne de me l'avoir permis), j'ai mis la main sur trois ouvrages que je vous conseille particulièrement.
Commençons par le plus sérieux avec
De Anne CHENG, éminente professeure de civilisations extrêmement orientales. Pour ceux qui, comme moi, n'ont que des notions sommaires du Xing, du Ren, du(des) Dao/dao, du Zhong et autre Wuwei, ce livre est une somme, érudite mais lisible qui continue de faire date et autorité dans le domaine. Remontant aux premières réflexions pré-philosophiques et retraçant leurs évolutions et circonvolutions aux travers de l'histoire troublée de la Chine, cet ouvrage ne se contente pas de narrer les fortunes diverses des différents courants de pensée nés dans l'Empire du Milieu : il en montre la dynamique interne ainsi que les jeux d'oppositions et d'influences réciproques qui, de tout temps, ont permis à la Chine d'associer les réflexions autochtones (taoïsme, confucianisme, mohisme, légisme, etc.) avec les idées venues d'au-delà de ses frontières (bouddhisme en tête et, plus récemment, les influences occidentales).
Une porte ouverte sur une civilisation qui, grâce ou à cause de son altérité, reste souvent marquée par les clichés du vieux sage au sommet des monts Kunlun distillant son savoir par des aphorismes d'aspect spécieux...
Poursuivons notre odyssée dans les réflexions sinisantes avec
ouvrage dans lequel Cyrille JAVARY nous explique de façon lumineuse les enchevêtrements du fameux Livre des mutations de l'antiquité chinoise, depuis les notions fondamentales de yin et de yang jusqu'aux rôles des trigrammes dans l'interprétation de leurs grands frères à six lignes (les hexagrammes, donc, pour ceux qui ne suivent pas). Véritable porte d'entrée lumineuse et pertinente, ce livre est une aide véritable pour celles et ceux qui, comme moi, peinent souvent à retirer ce que le résultat d'un tirage du Yi king peut leur apporter.
A noter qu'une édition en ligne du Yi king est disponible ici.
Je ne résiste pas au plaisir intellectuellement enfantin (si si, c'est possible de combiner les deux) de vous parler de
Oui, je sais, moi non plus je n'y croyais pas au début, et pourtant, en toute partialité, ce livre est grandiose. Simple, ludique et rempli d'humour tendre, se servant d'extraits de Winnie the Pooh et de The house at Pooh Corner de Milne, le travail de Benjamin HOFF nous rappelle que, pour vivre en accord avec le Tao, il est important de ne pas courir partout pour rien en croyant réussir sa vie (comme Coco Lapin), de ne pas valoriser outrageusement l'érudition sentencieuse et faussement moralisatrice (comme Maître Hibou) et que chacun (même Po.. Po... Po... Porcinet) possède au fond de lui la vertu (Te) qui peut vous rendre courageux quand vous agissez en accord avec le Tao.
Sans oublier bien entendu que le héros qui a probablement le mieux compris les vertus du Tao n'est ni le plus intelligent, ni le plus actif, ni le plus courageux des personnages, mais simplement un petit ourson qui prend les événements comme ils viennent sans chercher à les contrer ou à les détourner et qui n'offrent comme fruit de ses réflexions que des idées en apparence absurdes d'évidence mais qui lui permettent toujours de trouver la solution aux problèmes rencontrés.
Peut-être qu'il faut aimer le Winnie de Milne pour apprécier ce bouquin. Ou peut-être pas. Toujours est-il que lire ce livre en une après-midi de transport en commun (vivent les soirées jeux de société chez et/ou avec Thibs, Nathalie, Hugo, Chuz, Val, Anne-So, Fred et Yann) a vraiment fait disparaître les cahots du train, le mauvais café des gares, les bousculades et coups de valises reçus d'autres voyageurs ainsi que la mauvaise humeur globale d'une bonne partie des inconnu(e)s rencontrés au cours de ladite après-midi. Une sorte de générateur de sérénité béate un tant soit peu illuminée, en quelque sorte. Un vrai coup de coeur en tout cas.
Bien évidemment, aucun de ces bouquins n'a vraiment été utilisé dans la partie de Qin qui a en partie motivé leur achat. Mais un tournoi de go grevé d'enlèvements mystérieux et une sombre histoire de vol foireux de Lurong incitent peut-être moins (et c'est tant mieux) aux discussions philosophiques qu'aux acrobatiques combats sur des toits de tuiles...